Pourquoi sommes-nous en Afghanistan?
Le Canada faisant partie de
plusieurs alliances ou encore d’organisations comme l’OTAN, les
Nations-Unies, ou encore le NORAD (qui est le système de défense aérien
en Amérique du Nord), n'a pas le choix que de participer à différentes
activités prôner par ces organisations.
Par
contre, même si on doit faire sa part, il ne faut pas pour autant agir
aveuglément et faire tout ce que les américains veulent que l’on fasse
pour eux. Le gouvernement Chrétien l’a bien compris, tout comme l’a
compris le gouvernement Paul Martin, quand ils ont refusé
respectivement, d’envoyer des troupes faire la guerre en Irak, ou
encore de participer au programme de bouclier antimissile que les
américains veulent mettre en place, même si rien pour le moment, prouve
qu’un tel système fonctionne.
De plus, on peut se demander si l’OTAN
a toujours sa raison d’être, considérant que cette organisation avait
été créée au lendemain de la deuxième guerre mondiale, afin de contrer
la menace communiste venant de l’Europe de l’est, et que le Mur de
Berlin s’est effondré, tout comme l’ensemble des pays qui formaient le Pacte de Varsovie,
qui était la réponse de Moscou à la création de l’OTAN. D’ailleurs
après la chute du régime communiste, l’OTAN a du se trouver des
nouvelles raisons d’exister.
Les
Etats-Unis ont eu pendant plus de 40 ans, une politique de dissuasion
nucléaire, voulant que si un pays membre de l’OTAN était attaqué avec
des armes nucléaires, les Etats-Unis riposteraient avec l’arme
nucléaire. (La France dans sa très grande sagesse a toujours refusé que
ses armes nucléaires soient sous la « garde des américains », préférant
pouvoir décider d’elle-même de son utilisation ou non.)
Cette
politique qui avait fait ses preuves pendant toutes ces années, allait
être changée avec l’arrivée au pouvoir de Georges W. Bush assisté de
ses faucons, et ils instauraient une politique voulant que les
États-Unis pourraient déclencher des guerres préventives contre des
États voyous (en 2001, les États voyous étaient: Corée du Nord, Cuba,
Iran, Irak, Libye, Soudan et la Syrie) en utilisant les armes
conventionnelles, ou encore même les armes nucléaires!
Les
américains au lendemain des attentats terroristes du 11 septembre
créaient une coalition internationale sous l‘égide de l‘ONU, pour
lutter contre le terrorisme en Afghanistan, et chasser les Talibans du
pouvoir. Le président Bush a même dit « Vous êtes avec nous, ou vous
êtes contre nous », ne laissant pas nécessairement le choix aux pays
membres de l’OTAN et autres pays de prendre part à la guerre au
terrorisme.
D’ailleurs,
de l’aveu même du président du Pakistan Musharaf, les Etats-Unis ne lui
ont pas laissé le choix d’y prendre part, sinon les Etats-Unis
menaçaient de bombarder le pays.
Ensuite,
les américains ont invoqué que l’Irak produisait des armes de
destruction massive, et contre la volonté de l’ONU, les Etats-Unis avec
l’aide de la Grande-Bretagne formaient une nouvelle coalition pour
déclencher une guerre illégale, et occuper le pays. En voyant que
l’Irak n’avait pas d’armes de destruction massive, les américains
devaient se trouver rapidement une nouvelle raison pour cette guerre,
ils ont alors invoqué qu’ils voulaient démocratiser la région.
Les
américains ayant « gagné la guerre en Irak», ils pouvaient se permettre
enfin de « cueillir son butin de guerre». Les compagnies américaines
ont réussi à obtenir la majorité des meilleures contrat de
reconstruction du pays, ou encore les moyens de production de pétrole,
alors que les autres pays ayant refusé d’y prendre part, ont réussi à
ramasser que des miettes.
Alors
que les forces américaines ont de plus en plus de difficultés à contrer
les violences inter-confessionnelles en Irak, que le pays sombre de
plus en plus vers une guerre civile, et que les groupes terroristes de
toutes sortes comme Al Qaeda font leurs écoles en Irak, les américains
doivent désengager certaines des ses troupes d’Afghanistan pour aller
appuyer les troupes déjà en place en Irak.
En
agissant ainsi, les américains n’avaient d’autres choix que de demander
à leurs alliés en Afghanistan de faire un plus grand effort dans la
guerre au terrorisme. Le Canada qui était plus qu’heureux de se porter
volontaire, et d’aller dans la région la plus dangereuse d’Afghanistan,
c’est-à-dire Kandahar, et d’appuyer un président qui en fait ne
gouverne pas grand-chose en Afghanistan, à part la capitale Kaboul.
Le
gouvernement afghan est formé de plusieurs seigneurs de la guerre, qui
n’ont pas nécessairement les mêmes priorités, chacun fait ce qu’il veut
dans la région qu’il contrôle, et il finance ses activités avec la
production de pavot. Selon les services de renseignements américains,
les productions de pavot n’ont jamais été aussi florissantes que depuis
la chute du régime des Talibans.
Le
Canada justifie sa présence en Afghanistan en disant qu’il veut
protéger ses valeurs, mais essaie également d’imposer ses valeurs (donc
les valeurs américaines), en voulant imposer un régime démocratique,
alors que l’Afghanistan n’a jamais vraiment connu de démocratie tout au
long de son histoire, ayant déjà été gouverné ou encore en étant
gouverné dans certaines régions, par les seigneurs de la guerre.
Il
est vrai que les pays membres qui sont en Afghanistan, participent à
une certaine reconstruction du pays, mais il ne faut pas se leurrer,
car une des raisons pour lesquelles l’Afghanistan est « occupé », c’est
afin de permettre la construction d’un oléoduc qui permettra de
sécuriser l’approvisionnement en pétrole en occident, et dont
profiteront les multinationales européennes et nord-américaines.
En
terminant, les pays de l’OTAN semblent être tout de même sur la même
longueur d’ondes, mais est-ce que cette bonne entente continuera? Les
membres de l’OTAN restent encore sourds aux demandes répétées du Canada
de fournir plus d’hommes et d’équipements. Peut-être ont-ils peur de
l’opinion publique dans leurs pays?
Pour en savoir plus, je
vous invite à lire le texte du discours qu'a prononcé la députée
afghane Malalai Joya devant les membres du NPD, lors du congrès du NPD
qui s'est tenu à Québec en septembre 2006